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Article technique
31. août 2018

Carburant à base de gaz d'échappement

Comment exploiter le trafic routier avec des énergies renouvelables

Aujourd’hui déjà, 43% du trafic routier pourrait fonctionner avec du gaz naturel synthétique, et ce, par la simple conversion des émissions de dioxyde de carbone des cimenteries et des usines d’incinération des déchets. C’est ce que révèle le projet «Méthane pour les transports et la mobilité» de la Haute école technique de Rapperswil, mené dans le cadre du Programme national de recherche «Virage énergétique» (PNR 70).
Zoe Stadler, Boris Meier, Fabian Ruoss, Markus Friedl, 

Ce bon résultat est dû à la technologie Power-to-Gas, qui permet de convertir l’électricité (excédentaire) en gaz. Ce gaz est soit de l’hydrogène, soit du méthane. Les deux peuvent être utilisés comme carburants dans le secteur de la mobilité ou comme combustibles pour le chauffage, le méthane étant plus facile à manipuler. Pour produire du méthane, il faut de l’eau, du dioxyde de carbone et de l’électricité. L’idéal est d’utiliser le CO2 des gaz d’échappement des cimenteries et des usines d’incinération des déchets. Ces installations – 35 au total en Suisse – sont responsables de 15% des émissions de CO2 à l’échelle nationale. Dans la mesure où la concentration dans les gaz d’échappement est de l’ordre de 10%, et donc relativement élevée (par rapport aux 0,04% présents dans l’atmosphère), il est très efficace d’extraire le dioxyde de carbone dans ces installations.

Une fois celui-ci extrait des gaz d’échappement, il est mélangé avec l’hydrogène préalablement produit à partir d’eau à l’aide d’un électrolyseur. Il en résulte du méthane. L’électrolyse est un processus à forte intensité énergétique et le prix du méthane produit dépend dans une large mesure des coûts de l’électrolyse. L’énergie électrique nécessaire à ce processus constitue également un facteur limitatif de la technologie Power-to-Gas. Si l’ensemble du trafic routier était exploité avec du méthane renouvelable, la consommation d’électricité serait multipliée par trois par rapport à la consommation actuelle. C’est pourquoi, une solution de compromis entre véhicules électriques et véhicules au méthane renouvelable est recommandée. Si 80% du trafic routier étaient exploités avec de l’énergie électrique et 20% avec du méthane renouvelable, environ 40 TWh d’électricité seraient nécessaires par an. Cela ferait augmenter la consommation d’électricité en Suisse de 67%. En contrepartie, les fluctuations dans le réseau d’électricité sont amorties par les installations de Power-to-Gas, car celles-ci peuvent être utilisées de manière très flexible. Cette solution permettrait de réduire les émissions annuelles de dioxyde de carbone du trafic routier de 16,2 à 3,9 millions de tonnes (calcul sur la base d’émissions de CO2 du mix électrique de 100 g de CO2/kWh). 

Vous trouverez de plus amples informations sur le projet «Méthane pour les transports et la mobilité» sur le site Internet du PNR 70.

Vous pouvez lire l'article complet ici.

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