Intempéries en 2024 et impacts sur les STEPS et les réseaux de collecte des eaux usées

Pour la STEP de Sierre-Noës, deux génératrices ont été mises en place 3 jours après les intempéries, permettant de remettre en route les prétraitements, dont les équipements et les installations électriques étaient situés au-dessus du niveau d’eau. Pour le reste des étapes de traitement, la grande majorité des équipements et des installations électriques ont été inondés. L’ensemble des câbles électriques ont dû être remplacés, les équipements et bassins nettoyés du sable et des limons. Beaucoup d’équipements n’ont pas pu être sauvés. Les délais de livraisons pour des équipements neufs, des révisions et des câbles électriques sont longs ! La mise en route de la décantation primaire a été effective le 24 février 2025, soit sept mois après les inondations. Cette étape de traitement est dépendante de celle de la déshydratation, dont la remise en état a nécessité la reprise complète du système de contrôle commande, du réseau électrique, des pompes, des vannes et de l’injection des polymères, ainsi que du chlorure ferrique. La biologie sera mise en route dès que le traitement des boues complet, incluant la digestion, pourra se faire. La digestion dépend aussi de l’installation de chauffage pour maintenir les boues à 36°C. La remise en fonction de la biologie et de la décantation secondaire sont prévus pour fin 2025 environ.  

La STEP de Saastal a également été totalement inondée. Après le nettoyage et la vidange des bassins totalement remplis de limons, l’exploitant a dû contrôler tous les équipements. Des pompes indispensables au fonctionnement de la STEP (pompes de recirculation, pompe d’extraction des boues, etc.), situées en sous-sol, ont été endommagées. Pour remettre l'installation en service une étape après l’autre, il a fallu intervenir sur les armoires électriques et le système de contrôle commandes. Fin septembre, soit trois mois après les intempéries, la STEP a été entièrement remise en service, mais en mode partiellement manuel.

De nombreuses communes ont retrouvé un traitement complet ou du moins partiel des eaux usées au fil des mois. Dans d’autres secteurs, Anniviers et Evolène par exemple, ce sont les réseaux des eaux usées qui ont été frappés, empêchant l’acheminement de ces eaux vers la STEP et provoquant des déversements dans les cours d’eau latéraux et le Rhône notamment. Face à cette situation et afin de limiter l’impact environnemental, les autorités cantonales et communales, en coordination avec les exploitants des STEP, ont immédiatement mis en place des solutions alternatives, comme des pompages provisoires et lancé les réparations des réseaux. Une semaine après les inondations, environ 90 % des raccordements ont pu être rétablis. Pour limiter les risques de pollution, le Service de l’environnement (SEN) a publié des recommandations visant à adapter les comportements de la population concernée. Parmi les conseils : jeter le papier toilette à la poubelle et réduire autant que possible l’utilisation de produits synthétiques. Les analyses de la qualité des eaux, notamment de baignade dans le Léman, ont été intensifiées et n'ont révélé aucun problème sanitaire.

Dès les premières annonces, une page Internet avec carte interactive a été mise en ligne et tenue à jour à chaque nouvelle information sur le site du SEN, afin d’informer le grand public des avancées (voir lien ci-dessous).

Grâce aux efforts continus des autorités et des exploitants, la situation s’est progressivement améliorée. Très rapidement après ces événements extrêmes, le VSA a proposé une aide, les exploitants d’autres cantons étaient prêts à venir aider et prêter du matériel. Cette solidarité n’a cependant pas pu être exploitée de manière optimale. C’est peut-être une leçon à apprendre : on ne s’attendait tellement pas à des situations aussi extrêmes qu’un plan d’action n’a jamais été prévu, comme c’est le cas pour d’autres infrastructures sensibles. Un tel plan d’action pourrait être développé par le VSA ? Affaire à suivre !

👉 Suivi de l’état des STEP en Valais à la suite des intempéries de l’été 2024