Plateforme pour l’eau, le gaz et la chaleur
Article technique
28. novembre 2024

BlueArk Conference, 5ème édition :

Un succès qui ne se dément pas !

La BlueArk Conference a été organisée pour la 5ème fois le 21 novembre au Châble, dans le canton du Valais. Avec plus de 320 participantes et participants, le succès a été au rendez-vous ! Cette conférence, unique en Suisse et organisée en sessions parallèles sur des thématiques spécifiques, fait se rencontrer les spécialistes du domaine de l’eau. Une personnalité du secteur de l’eau est invitée à partager sa vision sur cette ressource indispensable. Cette année c’est Peter Brabeck, Chairman Emeritus de Nestlé SA, qui a introduit la première partie de la journée.
Luca Rossi 

Les différentes sessions ont notamment traité les thèmes suivants :

  • Accès Ă  l’eau : quels outils, quelles prioritĂ©s ?
  • Nouveaux dĂ©fis de la qualitĂ© de l’eau
  • Le numĂ©rique pour une gestion d’eau durable
  • Solutions innovantes pour la gestion de l’eau
  • Modernisation des infrastructures hydroĂ©lectriques pour plus de durabilitĂ© et de rĂ©silience
  • Ville Ă©ponge : perspective pratique pour les espaces urbains et ruraux

Le VSA était présent dans deux sessions. Silwan Daouk (co-responsable de la plateforme qualité des eaux du VSA) est revenu sur la thématique des micropolluants dans les eaux au niveau de la session « Nouveaux défis de la qualité de l’eau ». Le thème de sa présentation s’est articulé autour du monitoring et de la gestion de ces substances. La plupart des eaux analysées sont polluées par des micropolluants. Les valeurs limites écotoxicologiques de l'OEaux ne sont respectées que dans un petit nombre de cours d'eau. A l’aide d’analyses toujours plus précises, des substances problématiques émergent constamment. Cependant, les mesures de gestion mises en place en Suisse au niveau des stations d’épuration et de l’agriculture commencent à porter leurs fruits.

La session ville-éponge de son côté a été mise sur pied et organisée en étroite collaboration entre le VSA et l’ARPEA (Association romande pour la protection de l’environnement, www.arpea.ch).  Cette session a été l’occasion de faire le point des connaissances sur cette thématique et de discuter des développements futurs.

Silvia Oppliger, responsable du projet VSA ville éponge, a dans un premier temps présenté la ville éponge dans son ensemble et la mise en œuvre pratique au niveau du VSA. Fait réjouissant, le financement du projet « Ville-éponge » du VSA est assuré pour ces prochaines années, le VSA peut donc continuer à développer sereinement cette thématique d’actualité. Le site web dédié, www.sponge-city.ch, illustre de nombreux exemples concrets et met à disposition des outils particulièrement utiles pour la mise en œuvre pratique de projets.

Luca Rossi (responsable romand VSA) et Théodora Cohen Liechti (co-responsable du centre de compétence assainissement urbain du VSA) ont présenté les contraintes et les motivations pour faire avancer cette démarche, sous forme d’incitations (carottes) et de mesures de contraintes (bâtons). Le cadre légal, le bâton, évolue constamment, en lien avec les changements climatiques notamment. Les outils de promotion, les carottes, se développent également de leur côté. L’avantage de plus de vert et de bleu en ville, au niveau de la santé humaine, a pu être mis en avant afin d’inciter au développement de nouveaux projets.

La collaboration entre plusieurs corps de métiers est essentielle dans les projets de Ville éponge. Maxime Monnier, architecte Paysagiste et président de la FSAP (Fédération Suisse des Architectes Paysagistes, www.bsla.ch ) a présenté des exemples de réalisation et insisté sur cette collaboration inter- et transdisciplinaire. Travailler les espaces extérieurs en amont d’un projet permet de grandement faciliter les approches bleus-vertes en ville : cela implique un changement de vision dans la programmation des projets.

Au niveau des Cantons, Genève a activé depuis 4 ans la démarche « Eau en ville ». Frédéric Bachmann, responsable de la démarche, a présenté un retour d’expérience, notamment sur le thème de la ville-éponge. Plus de 120 initiatives sont réalisées ou en cours sur le territoire cantonal, ce qui fait de Genève un canton particulièrement dynamique. Il s’est donné les moyens d’avancer en enrichissant le vocabulaire de l’eau, en vulgarisant la thématique de l’eau en ville et en communiquant avec la population, en ciblant les actrices et acteurs clés. Une stratégie d’arborisation a également fait l’objet d’une attention particulière, en mettant en avant le triptyque Eau-Sol-Arbre.

Au niveau d’une ville, Lionel Tudisco (Service de l’urbanisme et de la mobilité de la Ville de Sion) a eu l’occasion de présenter les expériences mises en œuvre à Sion. Le projet « ACCLIMATASION – pour un développement urbain adapté au changement climatique » – propose différentes fiches de bonnes pratiques pour l’aménagement des espaces extérieurs. Ce guide a été repris par l’’Office fédéral de l’environnement (OFEV) et est désormais disponible dans les trois langues fédérales. Les nombreux exemples présentés en ville de Sion montrent l’évolution des démarches de type ville-éponge dans une municipalité.  Le projet a permis de déclencher une dynamique positive pour repenser, dans le contexte climatique actuel, les relations entre la Ville de Sion, ses espaces verts et sa population.

Un des points essentiels pour l’acceptation des démarches de type Ville-éponge est le retour d’expérience. Par le biais de différents projets pour lesquels des outils de monitoring ont été mis en place, Jürg Schweizer (directeur régional de la filiale romande de Holinger SA) a montré l’importance du suivi de la réalisation des ouvrages. Ce contrôle peut être réalisé avec des outils technologiques de pointe (mesures d’humidité/température… avec solution Cloud pour l’acquisition des données) ou une observation sur site avec des outils très simples. Il peut y avoir une forte variabilité spatiale par exemple au niveau des caractéristiques d’infiltration : une attention particulière est requise lors de la construction des ouvrages. Le phases de monitoring se poursuivent sur plusieurs sites. Des résultats à suivre !

Finalement Stefan Hasler (directeur du VSA) a présenté l’extension de la démarche ville éponge en campagne. En effet, les approches de type éponge peuvent jouer un rôle crucial sur le cycle naturel de l’eau en dehors des agglomérations. Des actions au niveau des secteurs de l’agriculture et de la gestion forestière pourrait permettre de ralentir le cycle de l’eau, favoriser le lien avec les nappes souterraines, contribuer à développer la biodiversité. La préservation et le développement de zones alluviales, véritables hotspots de biodiversités, sont également ciblés dans la démarche campagne-éponge. Parmi les aides ou les inspirations pour les programmes, le castor peut nous donner pas mal de pistes : les solutions de type « Beaver Dam Analog (BDA) » se développent en Suisse. La suite de ce projet « campagne-éponge » dépendra de son financement : croisons les doigts pour espérer une réponse positive !

En résumé cette session thématique a été très variée et a rencontré un franc succès. Si la frustration de ne pas avoir pu participer aux autres sessions est trop grande, les slides des présentations de l’ensemble de la conférence sont disponibles à ce lien.

Rendez-vous le 20 novembre 2025 : une idée de thème à développer ? Vos propositions nous intéressent, écrivez-nous !

 

Lien sur le site de la conférence : https://blueark.ch/conference/

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