Ces bassins servent aÌ stocker/traiter lâeau lors dâune pluie lorsque la capaciteÌ du reÌseau et de la STEP est deÌpasseÌe. On les utilise eÌgalement pour limiter les impacts des rejets urbains pluviaux sur les milieux reÌcepteurs. Le bassin se rempli ainsi lors dâune pluie, et se vide peu aÌ peu apreÌs la pluie, que ce soit en direction de la station dâeÌpuration pour les reÌseaux unitaires ou dans le milieu naturel pour les eaux de ruissellement.
Cet article est lâoccasion de se poser la question de leur dimensionnement et de leur fonctionnement, aÌ lâimage de ce qui est traiteÌ dans la directive SVGW W6.
Le nombre de bassins de reÌtention en Suisse est inconnu: lâinformation sur leurs localisations et leurs caracteÌristiques se retrouvent essentiellement dans les PGEE des communes. On peut estimer que pratiquement chaque commune dispose dâau moins un ouvrage de reÌtention. Ceux-ci ont eÌteÌ mis en place en meÌme temps que la reÌalisation des reÌseaux dâassainissement ou lors dâextension et de modification de ces reÌseaux. En outre, il est treÌs courant de disposer dâun certain volume de reÌtention en entreÌe de station dâeÌpuration, permettant de limiter le deÌbit dâentreÌe lors de preÌcipitations ou pour stocker les eaux en cas de travaux sur la STEP. Le dimensionnement de ces ouvrages sâest longtemps baseÌ sur des formules empiriques. Ce nâest que reÌcemment que ces bassins sont dimensionneÌs sur la base de modeÌles de simulation des eÌcoulements et de recommandations du VSA. Cependant les superficies connecteÌes en amont de ces ouvrages eÌvoluent constamment: construction et impermeÌabilisation, mise en seÌparatif de certains quartiers, infiltration des eaux pluviales, etc. De ce fait les bases de dimensionnement initiales ne sont plus toujours valables et il convient de sâassurer que le bassin de reÌtention existant fonctionne toujours comme il a eÌteÌ preÌvu.
Le fonctionnement des ouvrages souterrains, comme les bassins de reÌtention, est peu connu. Une analyse deÌtailleÌe sur le fonctionnement de ces ouvrages (volume de deÌversement, freÌquence, dureÌe, etc.) a eÌteÌ effectueÌe par une eÌtudiante de lâEawag en 2017 (eÌtude et reÌfeÌrence disponible sur le site du VSA, www. gire.ch). Par le biais de questionnaires et dâinterviews, 73% des associations dâeÌpuration en Suisse (118 associations) ont reÌpondu aux questions et pratiquement tous les Cantons ont eÌgalement participeÌ aÌ lâenqueÌte. Cette eÌtude montre que les donneÌes sur le fonctionnement des bassins de reÌtention ne sont exploiteÌes que de manieÌre partielle en Suisse. Ce point est assez eÌtonnant, car une majoriteÌ de ces ouvrages (84%) sont eÌquipeÌes de systeÌme de mesure du taux de remplissage. Les donneÌes mesureÌes ne sont controÌleÌes et valideÌes que sporadiquement ou pas du tout (41% des cas). Lâanalyse des donneÌes reste majoritairement au niveau des associations dâeÌpuration, dans 61% des cas ces donneÌes ne sont pas transmises aux bureaux dâingeÌnieurs (pour optimiser les planifications futures, p.ex.) ou aux autoriteÌs compeÌtentes pour controÌler la performance des installations. Or, les techniques de mesure sur les bassins ne posent pas vraiment de probleÌmes. Il semblerait que les exploitants et les autoriteÌs ne tiennent pas assez compte de la valeur et de lâutiliteÌ reÌelles des donneÌes 7 de mesure pour optimiser le fonctionnement.
Pour mieux tenir compte du beÌneÌfice des ouvrages existants sur les reÌseaux, il est neÌcessaire dâavoir une vue dâensemble sur tout le systeÌme dâassainissement au sens large, comprenant aÌ la fois le reÌseau dâassainissement, la station dâeÌpuration et les caracteÌristiques du milieu reÌcepteur. Le VSA sâattelle aÌ cette taÌche et proposera, dâici la fin de lâanneÌe, une nouvelle directive pour tenir compte des ouvrages de reÌtention. Est-ce que lâon utilise leur capaciteÌ totale? Est-ce quâils se vident et se remplissent de manieÌre adeÌquate? Une gestion dynamique pourrait-elle ameÌliorer leur efficaciteÌ? Toutes ces questions et bien dâautres sont discuteÌes et preÌsenteÌes dans la future directive VSA «Gestion inteÌgreÌe des eaux».
Finalement, en lien avec ces bassins, plusieurs eÌleÌments sont aÌ consideÌrer. Les solutions enterreÌes de reÌtention sont remplaceÌes de plus en plus par des solutions de gestion des eaux en surface de type «ville eÌponge» (infiltration des eaux aÌ la parcelle, reÌtention sur les toitures, jardins pluviaux, etc.). Des reÌserves de capaciteÌ sur les ouvrages existants sont donc attendues. Il est ainsi essentiel dâoptimiser le fonctionnement de ces ouvrages avant dâen construire de nouveaux. Cela en vaut la peine, et pas seulement dâun point de vue environnemental: le couÌt de construction moyen dâun bassin est de lâordre de 2000 CHF par m3 de reÌtention (treÌs variable en fonction des conditions locales!). Optimiser ces structures, câest soulager le budget communal et lâenvironnement.
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