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15. septembre 2023

Reflets

Bassins de rétention: des ouvrages de valeur!

La prĂ©sente Ă©dition de REFLETS traite des rĂ©servoirs pour l’eau potable. Dans le domaine de compĂ©tence du VSA des rĂ©servoirs sont Ă©galement utilisĂ©s, sous forme de bassins de rĂ©tention notamment.
Luca Rossi 

Ces bassins servent à stocker/traiter l’eau lors d’une pluie lorsque la capacité du réseau et de la STEP est dépassée. On les utilise également pour limiter les impacts des rejets urbains pluviaux sur les milieux récepteurs. Le bassin se rempli ainsi lors d’une pluie, et se vide peu à peu après la pluie, que ce soit en direction de la station d’épuration pour les réseaux unitaires ou dans le milieu naturel pour les eaux de ruissellement.

Cet article est l’occasion de se poser la question de leur dimensionnement et de leur fonctionnement, à l’image de ce qui est traité dans la directive SVGW W6.

Des volumes de rétention dans pratiquement chaque réseau

Le nombre de bassins de rétention en Suisse est inconnu: l’information sur leurs localisations et leurs caractéristiques se retrouvent essentiellement dans les PGEE des communes. On peut estimer que pratiquement chaque commune dispose d’au moins un ouvrage de rétention. Ceux-ci ont été mis en place en même temps que la réalisation des réseaux d’assainissement ou lors d’extension et de modification de ces réseaux. En outre, il est très courant de disposer d’un certain volume de rétention en entrée de station d’épuration, permettant de limiter le débit d’entrée lors de précipitations ou pour stocker les eaux en cas de travaux sur la STEP. Le dimensionnement de ces ouvrages s’est longtemps basé sur des formules empiriques. Ce n’est que récemment que ces bassins sont dimensionnés sur la base de modèles de simulation des écoulements et de recommandations du VSA. Cependant les superficies connectées en amont de ces ouvrages évoluent constamment: construction et imperméabilisation, mise en séparatif de certains quartiers, infiltration des eaux pluviales, etc. De ce fait les bases de dimensionnement initiales ne sont plus toujours valables et il convient de s’assurer que le bassin de rétention existant fonctionne toujours comme il a été prévu.

Fonctionnement des ouvrages de rétention?

Le fonctionnement des ouvrages souterrains, comme les bassins de rétention, est peu connu. Une analyse détaillée sur le fonctionnement de ces ouvrages (volume de déversement, fréquence, durée, etc.) a été effectuée par une étudiante de l’Eawag en 2017 (étude et référence disponible sur le site du VSA, www. gire.ch). Par le biais de questionnaires et d’interviews, 73% des associations d’épuration en Suisse (118 associations) ont répondu aux questions et pratiquement tous les Cantons ont également participé à l’enquête. Cette étude montre que les données sur le fonctionnement des bassins de rétention ne sont exploitées que de manière partielle en Suisse. Ce point est assez étonnant, car une majorité de ces ouvrages (84%) sont équipées de système de mesure du taux de remplissage. Les données mesurées ne sont contrôlées et validées que sporadiquement ou pas du tout (41% des cas). L’analyse des données reste majoritairement au niveau des associations d’épuration, dans 61% des cas ces données ne sont pas transmises aux bureaux d’ingénieurs (pour optimiser les planifications futures, p.ex.) ou aux autorités compétentes pour contrôler la performance des installations. Or, les techniques de mesure sur les bassins ne posent pas vraiment de problèmes. Il semblerait que les exploitants et les autorités ne tiennent pas assez compte de la valeur et de l’utilité réelles des données 7 de mesure pour optimiser le fonctionnement.

Gestion intégrée des eaux: une directive pour optimiser les bassins de rétention

Pour mieux tenir compte du bénéfice des ouvrages existants sur les réseaux, il est nécessaire d’avoir une vue d’ensemble sur tout le système d’assainissement au sens large, comprenant à la fois le réseau d’assainissement, la station d’épuration et les caractéristiques du milieu récepteur. Le VSA s’attelle à cette tâche et proposera, d’ici la fin de l’année, une nouvelle directive pour tenir compte des ouvrages de rétention. Est-ce que l’on utilise leur capacité totale? Est-ce qu’ils se vident et se remplissent de manière adéquate? Une gestion dynamique pourrait-elle améliorer leur efficacité? Toutes ces questions et bien d’autres sont discutées et présentées dans la future directive VSA «Gestion intégrée des eaux».

Synthèse

Finalement, en lien avec ces bassins, plusieurs éléments sont à considérer. Les solutions enterrées de rétention sont remplacées de plus en plus par des solutions de gestion des eaux en surface de type «ville éponge» (infiltration des eaux à la parcelle, rétention sur les toitures, jardins pluviaux, etc.). Des réserves de capacité sur les ouvrages existants sont donc attendues. Il est ainsi essentiel d’optimiser le fonctionnement de ces ouvrages avant d’en construire de nouveaux. Cela en vaut la peine, et pas seulement d’un point de vue environnemental: le coût de construction moyen d’un bassin est de l’ordre de 2000 CHF par m3 de rétention (très variable en fonction des conditions locales!). Optimiser ces structures, c’est soulager le budget communal et l’environnement.

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