On trouve du glyphosate dans presque tous les cours d’eau de Suisse examinés. Pour cette substance, une valeur limite de 0,1 μg/l s’applique dans l’ordonnance sur la protection des eaux. Cette valeur limite est dépassée dans de nombreux cours d’eau. Par conséquent, la pollution en glyphosate dans les eaux de surface suisses peut être considérée comme problématique. Les concentrations mesurées sont également plutôt élevées par rapport à d’autres produits phytosanitaires. D’un point de vue écotoxicologique, le glyphosate est toutefois plutôt inoffensif pour les organismes aquatiques selon l’état actuel des connaissances.
En Suisse, des études ont été réalisées sur des cours d’eau avec déversements de stations d’épuration et sur des cours d’eau ne contenant pas d’eaux usées épurées. Le glyphosate est également détecté à des concentrations parfois élevées dans des cours d’eau dépourvus d’eaux usées épurées.
Dans cette étude, les autrices et auteurs montrent clairement que du glyphosate peut se former comme produit de dégradation du DTPMP, lors d’expériences par batch avec des boues d’épuration réelles. Le DTPMP est un acide phosphonique présent entre autres dans les lessives et les détergents et qui parvient ainsi dans les stations d’épuration. Le glyphosate peut donc être formé à partir de DTPMP dans des conditions (plus ou moins) réelles. Toutefois, les taux de conversion étaient très faibles et les expériences n’ont produit que peu de glyphosate.
Dans leur étude, les autrices et auteurs font une estimation très approximative à l’échelle nationale (pour l’Allemagne) des concentrations de glyphosate dans le rejet des STEP. Pour ce faire, les personnes en charge de cette étude ont estimé la quantité utilisée de DTPMP à l’échelle nationale et la quantité totale d’eaux usées et fait les calculs avec les taux de conversion déterminés expérimentalement. Elles   tiennent également compte de l’élimination du glyphosate dans les STEP (principalement sorption sur les boues d’épuration). Les autrices et auteurs arrivent ainsi à des concentrations dans le rejet des STEP de 0,001 à 0,003 μg/l, ce qui est 33 à 100 fois inférieur à la valeur limite ! Ces concentrations ne seraient pas détectables avec les méthodes d’analyse actuelles. La formation de glyphosate à partir des phosphonates serait donc, à notre avis, négligeable par rapport à d’autres apports.
Il s’agit toutefois d’estimations très approximatives et, dans des stations d’épuration réelles, les taux de formation pourraient être aussi bien plus bas que plus élevés. Il existe de très grandes incertitudes, car on sait encore peu de choses sur ce processus. L’estimation laisse toutefois supposer que la formation de glyphosate dans les STEP est négligeable pour la pollution des eaux par le glyphosate. En raison des très faibles concentrations, le VSA ne voit actuellement aucune raison d’examiner de plus près une éventuelle dégradation de substances en glyphosate dans les eaux usées.
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