Comment évaluez-vous l’opportunité du lancement de cette nouvelle Directive W12?
Outre les aspects qualitatifs fixés dans la législation sur les denrées alimentaires, l’état de la technique en matière d’infrastructures d’eau potable est ancré dans de nombreuses directives SSIGE. Il n’est pas aisé de garder une vue d’ensemble des principales prescriptions et de les respecter en tout temps. Ce guide représente donc pour tous les distributeurs d’eau une aide précieuse à la mise en œuvre des prescriptions légales et réglementaires.
Selon votre vision, à qui s’adresse en particulier cette directive?
Elle s’adresse a priori avant tout aux petits et moyens distributeurs rencontrant des difficultés dans l’application de leur propre système d’autocontrôle. La directive peut cependant apporter des axes d’amélioration continue des système qualité existants auprès des grands distributeurs, en facilitant par exemple la conduite d’audits internes. De par sa structure uniformisée, elle permet également de faciliter les échanges avec les autorités d’exécution.
À votre connaissance, comment (au moyen de quelles solutions) les distributeurs de l’eau potable ont-ils assuré l’autocontrôle ces dix dernières années?
La plupart des petits et moyens distributeurs d’eau potable ont mandaté un bureau d’ingénieurs afin de mettre en place leur propre système d’autocontrôle basé sur la directive SSIGE W1002. Certains se sont appuyés sur un outil informatique, d’autres en sont restés au format papier. Les plus grands distributeurs ont développé leur système d’assurance qualité (AQ) à l’interne, s’appuyant parfois sur les normes ISO.
Quel accompagnement doit offrir la SSIGE afin que l’outil soit rapidement déployé sur le terrain auprès des distributeurs?
Il est nécessaire que la SSIGE mette à disposition un outil adapté et évolutif. À ce titre, une informatisation m’apparaît indispensable. C’est pourquoi je salue le développement en cours d’une plateforme web intégrée (projet AquaPilot), laquelle permettra d’accéder à l’information en tout temps et en tout lieu.
Quel sera l’avantage décisif de la W12 qui incitera un distributeur d’eau potable à quitter son système actuel pour adopter la solution SSIGE?
La W12 doit être rentable pour les distributeurs. Avec la version papier, le gain n’est pas forcément évident. AquaPilot permettra par contre de repenser fondamentalement la manière d’évaluer les prérequis et l’état des ouvrages. La mise à jour constante évitera en outre à chacun de devoir se renseigner en permanence sur les révisions des directives.
AquaPilot pourra-t-il devenir la plateforme d’échange de savoir et des meilleures pratiques pour les distributeurs d’eau potable suisses?
Sans aucun doute. Une telle plateforme a selon moi toute sa raison d’être et constituera sans conteste le fondement sur lequel la SSIGE doit bâtir à l’avenir la diffusion de l’état de la technique dans le domaine.
Thierry Ackermann possède une très large expérience des domaines de l’eau potable et de la protection des eaux. Diplômé de l’école d’ingénieurs de Fribourg en mécanique avec option énergie, il a obtenu un diplôme d’inspecteur des denrées alimentaires et spécialiste eau potable. Après un passage de deux ans au laboratoire cantonal à Fribourg, il a rejoint la société RWB où il était actif dans les domaines de l’aménagement du territoire, de l’adduction d’eau et de l’assainissement des eaux usées. Ensuite, il a dirigé le secteur d’évacuation des eaux au Service cantonal de l’environnement à Fribourg. ll a ensuite fait profiter la SSIGE de ses vastes connaissances avant de rejoindre la société SINEF à Fribourg.
Avec l'abonnement en ligne, lisez le E-paper «AQUA & GAS» sur l'ordinateur, au téléphone et sur la tablette.
Avec l'abonnement en ligne, lisez le E-paper «Wasserspiegel» sur l'ordinateur, au téléphone et sur la tablette.
Kommentare (0)