Le plastique est largement et excessivement utilisĂ© de nos jours, au point quâil est devenu un produit presque incontournable dans notre quotidien. Une production dĂ©mesurĂ©e et croissante au fil des ans a menĂ© aÌ une augmentation importante des dĂ©chets et donc aÌ une forte contamination de lâenvironnement. En effet, nous sommes actuellement confrontĂ©s Ă des quantitĂ©s sans prĂ©cĂ©dent de plastiques car ce sont des matĂ©riaux persistants qui sâaccumulent dans notre environnement. Les plastiques sont des objets rĂ©sistants, nĂ©anmoins ils se dĂ©gradent en petits fragments sous lâeffet, entre autres, de lâĂ©rosion et de la photodeÌgradation pour former des particules peu visibles aÌ lâoeil nu. Ces particules plastiques ont Ă©tĂ© dĂ©finies comme des microplastiques pour des dimensions comprises entre 5 mm et 1 ÎŒm. La taille de ces particules plastiques peut donc varier du millimĂštre au micromĂštre. Les microplastiques peuvent ĂȘtre directement manufacturĂ©s Ă lâĂ©chelle de ces dimensions pour ĂȘtre utilisĂ©s comme matiĂšre premiĂšre pour la fabrication de piĂšces en plastique de dĂ©coration (paillettes, sequins, billes) ou comme agents abrasifs ou exfoliants dans les cosmĂ©tiques.
En raison de leurs tailles, les microplastiques peuvent ainsi aisĂ©ment contaminer les systĂšmes aquatiques naturels et nos ressources en eaux car ils peuvent y entrer facilement par ruissellements de surface, effluents dâeaux usĂ©es, effluents industriels, et mĂȘme au travers des dĂ©pĂŽts atmosphĂ©riques. Les microplastiques atteignent les Ă©cosystĂšmes dâeau douce sous diffĂ©rentes tailles, formes et compositions chimiques et se retrouvent parfois Ă des concentrations Ă©levĂ©es dans la colonne dâeau. Certains fleuves importants en Europe (comme le Rhin, la Seine, le Danube et le RhĂŽne) ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s pour Ă©valuer la contamination en microplastiques [1â3]. La contamination des lacs a Ă©galement Ă©tĂ© Ă©valuĂ©e dans certaines parties du monde et il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que les environnements Ă©loignĂ©s des activitĂ©s anthropiques nâĂ©chappent pas Ă cette contamination [4]. Ătant donnĂ© que les microplastiques sont omniprĂ©sents dans lâenvironnement et quâils sont invisibles Ă lâoeil nu, ces particules sont souvent ingĂ©rĂ©es ou inhalĂ©es au quotidien sans le vouloir. La prĂ©sence de microplastiques dans le corps humain est susceptible de produire des effets dĂ©lĂ©tĂšres dans les tissus et des cellules. En outre, les microplastiques peuvent contenir des additifs ou des monomĂšres (non chimiquement liĂ©s au polymĂšre mĂȘme), des mĂ©taux lourds, des contaminants organiques hydrophobes, des composĂ©s perfluorĂ©s, des mĂ©dicaments, etc. qui peuvent se rĂ©vĂ©ler toxiques pour les ĂȘtres vivants [5]. Ces substances accompagnantes sont susceptibles dâĂȘtre lessivĂ©es de la matrice du polymĂšre plastique, ce qui en consĂ©quence accroĂźt la nature et lâincertitude des risques liĂ©s Ă ces particules plastiques. Les fibres prĂ©sentent Ă©galement un risque particulier pour la santĂ© humaine car, quelle que soit leur nature, les fibres textiles contiennent des additifs et des colorants qui, dans certains cas, sont dangereux pour la faune et la santĂ© humaine. Ainsi, la prĂ©sence de microplastiques et fibres met en danger le fonctionnement des systĂšmes aquatiques et donc la qualitĂ© de nos ressources en eaux nĂ©cessaires Ă la production dâeau potable et constitue un important problĂšme environnemental dâactualitĂ©.
La contamination des ressources en eaux est une prĂ©occupation majeure et les microplastiques soulĂšvent des inquiĂ©tudes quant Ă lâefficacitĂ© des systĂšmes de potabilisation. La concentration en microplastiques dans les eaux de surface utilisĂ©es pour produire de lâeau potable peut varier de quelques microplastiques Ă des milliers de microplastiques (de dimensions jusquâĂ 1 ÎŒm) par litre (voir tab. 1). NĂ©anmoins, il a Ă©tĂ© observĂ© quâune filiĂšre de potabilisation simple (comprenant la coagulation-floculation et la filtration sur sable) atteint une efficacitĂ© dâĂ©limination des microplastiques (jusquâĂ 10 ÎŒm) dâenviron 70%. En comparaison, les stations de potabilisation comprenant une coagulation-floculation, sĂ©dimentation, filtration sur sable et filtration sur charbon actif en grains affichent des taux dâabattement (tailles jusquâĂ 1 ÎŒm) plus Ă©levĂ©es (au minimum Ă 72%) [6, 7]. Cependant, la concentration en microplastiques (tailles jusquâĂ 1 ÎŒm) dans lâeau potable reste Ă©levĂ©e et varie entre 151 et 930 particules de microplastiques/l. Lâobjectif de lâĂ©tude prĂ©sentĂ©e dans cet article est dâĂ©valuer lâefficacitĂ© dâĂ©limination des microplastiques et fibres (supĂ©rieures Ă 20 ÎŒm) dans une station conventionnelle (type Bieler Modell) de potabilisation des Services Industriels de GenĂšve (SIG) au cours des diffĂ©rentes saisons de lâannĂ©e (fig. 1).
Pour Ă©tudier lâefficacitĂ© dâĂ©limination des microplastiques au cours des diffĂ©rentes saisons de lâannĂ©e, un prĂ©lĂšvement par mois dans lâeau du LĂ©man et dans lâeau traitĂ©e de la principale station de potabilisation Ă GenĂšve ont Ă©tĂ© effectuĂ©s (station de potabilisation du PrieurĂ©). En moyenne, 50 litres dâeau brute et 2000 litres dâeau traitĂ©e ont Ă©tĂ© passĂ©s Ă travers des tamis en acier inoxydable (20 ÎŒm de taille de maille, ISO 3310-1). Les particules retenues sur les tamis ont ensuite Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©es avec de lâeau ultrapure (Milli-Q water, Millipore; rĂ©sistivitĂ© supĂ©rieure Ă 18 MΩ.cm, concentration totale en matiĂšre organique infĂ©rieure Ă 2 ppb) prĂ©alablement filtrĂ©e sur des filtres en nitrate de cellulose (0,45 ÎŒm, Ă = 47 mm, Sartorius stedium biotech) dans des bĂ©chers en verre contenant une solution de peroxyde dâhydrogĂšne (H2O2, 30% (p/p), REACTOLAB SA) afin dâarriver Ă une solution Ă 15% (p/p). Les solutions ont ensuite Ă©tĂ© placĂ©es dans une Ă©tuve pendant 7 jours Ă une tempĂ©rature de 50 °C afin de rĂ©aliser une digestion de la matiĂšre organique. Puis, les Ă©chantillons ont Ă©tĂ© filtrĂ©s sur des tamis de 20 ÎŒm, afin dâĂ©liminer la matiĂšre organique dissoute, et transfĂ©rĂ©s sur des filtres en oxyde dâaluminium Al2O3 (Anodiscâą, 0,2 ÎŒm, Ă = 47 mm, GE Healthcare Life Sciences Whatmanâą) afin de rĂ©aliser des analyses dâidentification chimique (fig. 2). Pour la dĂ©tection et mesure des microplastiques jusquâĂ 20 ÎŒm, nous nous sommes basĂ©s sur la microscopie couplĂ© Ă la spectroscopie infrarouge Ă transformĂ©e de Fourier (ÎŒFTIR); mĂ©thode largement utilisĂ©e pour la dĂ©tection et caractĂ©risation de microplastiques [8]. Ătant donnĂ© les contraintes en lien avec les analyses par microscopie infrarouge, toutes les microparticules dĂ©posĂ©es sur un quart de la surface du filtre ont Ă©tĂ© soigneusement et systĂ©matiquement analysĂ©es, sauf lorsquâelles Ă©taient identifiĂ©es comme des microparticules minĂ©rales ou des microorganismes. La rĂ©gion spectrale entre 1250 et 4000 cm-1 a Ă©tĂ© choisie en raison des propriĂ©tĂ©s dâabsorption des filtres Al2O3. La rĂ©solution spectrale a Ă©tĂ© fixĂ©e Ă 4 cm-1 et 8 balayages consĂ©cutifs par spectre ont Ă©tĂ© appliquĂ©s.
Des microplastiques dâune taille supĂ©rieure Ă 20 ÎŒm ont Ă©tĂ© trouvĂ©s dans tous les Ă©chantillons. Cependant, les concentrations des microplastiques Ă©taient plus Ă©levĂ©es â de deux ordres de grandeur â dans lâeau brute que dans lâeau traitĂ©e, quel que soit le mois considĂ©rĂ© au courant de lâannĂ©e (fig. 3A). La concentration en microplastiques Ă©tait relativement constante au cours de lâannĂ©e en entrĂ©e et en sortie de la station de potabilisation. Les microplastiques ont Ă©tĂ© rĂ©partis en quatre classes de tailles: 20 â 50 ÎŒm, 50 â 100 ÎŒm, 100 â 500 ÎŒm et supĂ©rieure Ă 500 ÎŒm. Aucun microplastique nâa Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© pour des tailles supĂ©rieures Ă 500 ÎŒm (fig. 3B). Dans lâeau brute, la concentration moyenne en microplastiques Ă©tait Ă©gale Ă 627 ± 279 microplastiques/m3 (fig. 3A). En moyenne, 61% des microplastiques ont Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s dans la plus petite classe de tailles (20 â 50 ÎŒm), suivi par la classe de tailles entre 50 et 100 ÎŒm (31%; fig. 3B). En comparaison, lâeau traitĂ©e contenait en moyenne de faibles concentrations en microplastiques (11 ± 7 microplastiques/m3), ce qui correspond Ă un taux dâabattement de 98%. En outre, 68% des microplastiques ont Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s dans la plus petite classe de tailles (20 â 50 ÎŒm), et 25% dans la classe de tailles comprise entre 50 et 100 ÎŒm (fig. 3B). Ces rĂ©sultats montrent que la concentration en microplastiques augmente significativement dans lâeau brute et lâeau traitĂ©e avec la diminution des tailles. Les images dans la figure 4 montrent que la forme des microplastiques est plutĂŽt irrĂ©guliĂšre et quâils sont essentiellement retrouvĂ©s sous forme de fragments (microplastiques secondaires). Des microplastiques sous forme de paillettes, sequins ou billes nâont pas Ă©tĂ© observĂ©s dans cette Ă©tude. De nombreuses fibres (naturelles, semi-synthĂ©tiques et synthĂ©tiques) ont Ă©galement Ă©tĂ© observĂ©es dans tous les Ă©chantillons. La concentration totale en fibres a nĂ©anmoins diminuĂ© aprĂšs le traitement de potabilisation (fig. 5A), avec une valeur moyenne de 1813 ± 1161 fibres/m3 dâeau brute Ă une valeur de 128 ± 84 fibres/m3 dans lâeau traitĂ©e, ce qui correspond Ă un taux dâabattement de 93%. Les rĂ©sultats indiquent (fig. 5B) quâĂ la fois dans lâeau brute et dans lâeau traitĂ©e, les fibres Ă©taient prĂ©dominantes dans la classe de tailles 100 â 500 ÎŒm. En outre, les fibres ont Ă©tĂ© observĂ©es dans toutes les classes de tailles. Contrairement aux microplastiques, les fibres ont des formes allongĂ©es et un diamĂštre de quelques micromĂštres, ce qui pourrait expliquer leur prĂ©dominance dans des tailles plus grandes.
Nos rĂ©sultats indiquent (fig. 6) que lâefficacitĂ© du traitement conventionnel de potabilisation investiguĂ© ici afin dâĂ©liminer les microplastiques est au minimum de 95% et au minimum de 87% pour les fibres (naturelles, synthĂ©tiques et semi-synthĂ©tiques). Le taux moyen dâĂ©limination des microplastiques est Ă©gal Ă 98% (± 1%) tandis que le taux moyen dâĂ©limination des fibres est de 93% (± 3%). Les concentrations en microplastiques dĂ©tectĂ©es dans notre Ă©tude sont faibles en comparaison avec dâautres Ă©tudes dans les stations de potabilisation alimentĂ©es avec des eaux de surface (tab. 1). Toutefois, cette diffĂ©rence peut Ă©galement sâexpliquer par le fait que la mĂ©thodologie analytique des microplastiques nâest pas encore normalisĂ©e et par le fait que certaines Ă©tudes ont dĂ©terminĂ© la prĂ©sence de microplastiques jusquâĂ une dimension de 1 ÎŒm Ă lâaide de la spectroscopie micro-Raman alors que nous avons menĂ© nos analyses par microscopie infrarouge FTIR jusquâĂ des tailles de 20 ÎŒm. Par consĂ©quent, nous pouvons nous attendre, dans ce cas de figure, Ă des concentrations plus Ă©levĂ©es lorsque des tailles infĂ©rieures Ă 20 ÎŒm sont investiguĂ©es. Les Ă©tudes menĂ©es en RĂ©publique TchĂšque [6] ou en Chine [7] dĂ©montrent clairement cet aspect. Toutefois, il est important de souligner que certaines Ă©tudes se limitent Ă analyser des volumes dâĂ©chantillons nettement plus faibles (1 Ă 2 litres) que nos Ă©chantillons (de 50 Ă 2000 litres). NĂ©anmoins, en ce qui concerne lâefficacitĂ© de traitement pour Ă©liminer les microplastiques, nos rĂ©sultats sont en accord avec dâautres Ă©tudes portant sur un traitement de potabilisation conventionnel comme en Espagne [9], en France [3] et en Suisse [10]. En outre, toutes les Ă©tudes montrent que le nombre de microplastiques augmente avec la diminution des tailles investiguĂ©es.
Tab. 1 Tableau comparatif de lâefficacitĂ© dâĂ©limination des microplastiques avec dâautres Ă©tudes.
Des matĂ©riaux tels que le polyamide (PA), le polyĂ©thylĂšne (PE), le polytĂ©rĂ©phtalate dâĂ©thylĂšne (PET), le polymĂ©thacrylate de mĂ©thyle (PMMA), le polypropylĂšne (PP), le polystyrĂšne (PS), lâalcool polyvinylique (PVA), le copolymĂšre dâĂ©thylĂšne avec lâacĂ©tate de vinyle (EVA), le polychlorure de vinyle (PVC), ainsi que dâautres matĂ©riaux, ont Ă©tĂ© identifiĂ©s par spectroscopie infrarouge. Le PE est le matĂ©riau le plus abondant Ă la fois dans lâeau brute et dans lâeau traitĂ©e. MĂȘme si la concentration en microplastiques diminue significativement aprĂšs traitement, la distribution globale et lâhĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des microplastiques reste trĂšs similaire dans lâeau brute Ă celle de lâeau traitĂ©e (fig. 7). Il nâest pas Ă©tonnant de retrouver ces compositions chimiques, car ces matĂ©riaux sont couramment utilisĂ©s au quotidien (emballages, bouteilles, tuyaux, etc.) et dans plusieurs secteurs de lâindustrie (construction, textile et emballages). De plus, certains de ces plastiques sont directement utilisĂ©s dans la station de potabilisation (joints, crĂ©pines, etc.). Par consĂ©quent, une possible contamination de lâeau par ces matĂ©riaux plastiques nâest pas totalement exclue en raison dâune potentielle abrasion de ces matiĂšres plastiques notamment et par exemple lors du lavage Ă contre-courant des filtres au moyen dâair et dâeau pour le cas oĂč les crĂ©pines seraient constituĂ©es de matĂ©riaux polymĂšres (PE, etc.).
Dans cette Ă©tude, la contamination en microplastiques et fibres en entrĂ©e de filiĂšre de potabilisation ainsi que lâefficacitĂ© dâabattement ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s. De grands volumes ont Ă©tĂ© Ă©chantillonnĂ©s Ă lâaide de tamis en acier inoxydable et les particules retenues ont Ă©tĂ© analysĂ©es par microscopie infrarouge. La concentration moyenne en microplastiques (taille jusquâĂ 20 ÎŒm) dans lâeau brute a Ă©tĂ© trouvĂ©e Ă©gale Ă 627 ± 279 microplastiques/m3 et Ă©gale Ă 11 ± 7 microplastiques/m3 dans lâeau traitĂ©e. Ces valeurs indiquent que la contamination de lâeau brute par les microplastiques est trĂšs significativement rĂ©duite aprĂšs un traitement conventionnel de potabilisation. La concentration en fibres est passĂ©e de 1813 ± 1161 fibres/m3 dans lâeau brute Ă 128 ± 84 fibres/m3 dans lâeau traitĂ©e. En matiĂšre dâefficacitĂ© de la filiĂšre de potabilisation sur la contamination microplastique, cette Ă©tude montre que le traitement conventionnel constitue une barriĂšre efficace vis-Ă -vis de lâĂ©limination des microplastiques (98%) sous forme de fragments et Ă©galement de fibres (93%). Il est Ă noter quâaucune corrĂ©lation significative (positive ou nĂ©gative) nâa Ă©tĂ© obtenue entre les valeurs mesurĂ©es des paramĂštres physico-chimiques dans lâeau brute (tempĂ©rature, turbiditĂ©, pH, absorption UV Ă 254 nm, carbone organique total, matiĂšres en suspension) et lâeau traitĂ©e au mĂȘme moment que les prĂ©lĂšvements, et les concentrations obtenues en microplastiques et fibres, et lâefficacitĂ© dâĂ©limination. De mĂȘme, aucune variation significative nâa Ă©tĂ© observĂ©e dans le temps. Les rĂ©sultats obtenus dans cette Ă©tude sur la contamination microplastique (jusquâĂ 20 ÎŒm) en filiĂšre de potabilisation conventionnelle (type Bieler Modell) se montrent rassurants avec une efficacitĂ© dâĂ©limination Ă©levĂ©e. Ramirez et al. (2022) ont Ă©galement dĂ©montrĂ© que le systĂšme de potabilisation de cette mĂȘme filiĂšre de traitement Ă©liminait les nanoplastiques (amidine-polystyrĂšne) de maniĂšre efficace (99%) [11]. Ces rĂ©sultats nous indiquent que les micro- et nanoplastiques sont en gĂ©nĂ©ral bien retenuspar les traitements dits conventionnels de potabilisation. NĂ©anmoins, il est important de mettre en place un systĂšme de mesure et contrĂŽle rĂ©gulier et dâĂ©tendre ces Ă©tudes Ă dâautres filiĂšres de potabilisation plus simples ou autres (ultrafiltration etc.). De plus, si lâabattement des microplastiques des eaux brutes dans le type de filiĂšre conventionnelle semble maitrisĂ©, une contamination a posteriori due au rĂ©seau de distribution doit encore faire lâobjet de recherches. En effet, le rĂ©seau de distribution ainsi que les installations Ă lâintĂ©rieur des habitations pourraient ĂȘtre des sources de contamination importantes. Lâabrasion des conduites en plastique (PE, PVC, revĂȘtement en polyurĂ©thane) nâest pas exclue et cela pourrait avoir un impact important sur un accroissement Ă©levĂ© en microplastiques et donc sur la qualitĂ© de lâeau au robinet des consommateurs. Au-delĂ des rĂ©sultats encourageants de cette Ă©tude, il convient de retenir que chacun est touchĂ© par cette problĂ©matique et quâil serait judicieux de traiter dĂ©jĂ le problĂšme Ă la source mĂȘme. Une rĂ©utilisation des plastiques dĂ©jĂ produits, ainsi quâune Ă©limination correcte Ă©vitant une dispersion dans lâenvironnement, devrait Ă tout le moins limiter les impacts Ă lâenvironnement et faciliter le travail des distributeurs dâeau potable.
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