Une plateforme IT, propriété de Globalité Management à Neuchâtel, construite sur une base de données web et faisant appel aux dernières technologies du web, a été développée par EcoDev à Neuchâtel. Celle-ci est déployée avec succès depuis 2004 dans le but de réaliser des audits environnementaux, ISO et énergétiques. La SSIGE, respectivement l’Inspection Technique de l’Industrie Gazière Suisse (ITIGS), à Lausanne, exploite cet outil depuis 2006 pour réaliser les audits de sécurité gaz (safety audits) en Suisse romande.
Cette solution offre d’innombrables avantages par rapport à une solution papier puisqu’elle est dynamique, récurrente et facilite l’établissement des rapports. Le fait qu’elle soit basée sur une technologie web permet, via l’accès à plusieurs opérateurs, de travailler en parallèle pour renseigner la base de données, par exemple avant l’intervention de l’auditeur. Lors de l’audit, l’expert peut évaluer chaque thème et vérifier la pertinence de l’auto-évaluation réalisée par l’audité, ceci en totale transparence.
La digitalisation de notre quotidien helvétique est un fait avéré. Les statistiques soutiennent cette observation. Selon la Banque mondiale, en 2011 déjà , plus de 83% de la population suisse était connectée à Internet. Le pays occupait alors le 10ème rang européen malgré 3 millions de connexion haut débit. Cinq ans plus tard, soit en 2016, selon Comparis.ch, plus de 78% de la population possédait un smartphone. Selon la commission fédérale de la communication (ComCom), la Suisse compte en 2017 près de 11,5 millions de connections mobiles. Pour corroborer ces chiffres, l’Office fédéral de la statistique a publié en juin 2016 que la Suisse comptait plus de 50 connexions à haut débit pour 100 habitants, dont 10 sur fibre optique. A l’échelle mondiale, notre pays est largement en tête puisqu’il dépasse le Danemark de plus de 10 points et possède presque le double de raccordements à haut débit pour 100 habitants que les USA. La moyenne de l’OCDE étant de 30 connections pour le même périmètre.
Une bibliothèque remplie d’un savoir-faire inestimable exige, pour être accessible au plus grand nombre d’opérationnels, une organisation qui peut s’avérer complexe. De même, il ne faut pas sous-estimer la difficulté d’assurer la traçabilité et la pérennité de l’information. Une organisation efficace doit s’appuyer sur un système efficient pour assurer une bonne gestion tant des données que du savoir. Pour y faire face, dans un modèle traditionnel, les ressources humaines et matérielles nécessaires sont importantes. D’autre part, l’acquisition du savoir-faire, de la connaissance et de la compétence est un processus lent qui se construit – apprentissage après apprentissage – expérience après expérience. Les ruptures technologiques et techniques impliquent une accélération du changement, ce qui induit un raccourcissement de l’échelle de temps et souvent des ressources disponibles pour acquérir les nouvelles compétences indispensables au maintien de la qualité et de la performance. Seuls de nouveaux outils et une réorganisation des processus permettent de répondre aux nouvelles contraintes. Comme chacun peut l’observer quotidiennement, la perte d’information ou la restriction d’accès à celle-ci péjore la disponibilité de la connaissance, et par conséquent l’efficacité. Un autre facteur concomitant qui rend indispensable l’efficience des ressources est la pression sur les coûts, qui s’observe également dans le secteur public.
Au vu de ces considérations, la SSIGE a lancé le projet SPilot, qui n’est autre que l’utilisation de la technologie actuelle afin de mettre à disposition les meilleures pratiques auprès du plus grand nombre d’acteurs. Dans un premier temps, cette plateforme a pour vocation de digitaliser les outils d’audits de l’ITIGS selon la Règlement G221 de la SSIGE et de l’autocontrôle pour les distributeurs d’eau au travers du Directive W12 de la SSIGE (Guide des bonnes pratiques destiné aux distributeurs d’eau potable). A noter qu’en Suisse romande, la plateforme OKPilot est utilisée depuis 2006 pour effectuer les audits de sécurité auprès des distributeurs de gaz naturel. Ces 11 années de fonctionnement sans problème, sans perte de données, ont démontré la stabilité de la solution.
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Vidéo de démonstration OK Pilot
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Une plateforme modulaire construite sur une base de données contenant la connaissance des différents métiers et animée par un robuste moteur – OKPilot – forme l’outil commun de la SSIGE qui met à la disposition des membres et des non-membres de l’association les règles de bonnes pratiques tant générales que propres aux diverses branches. Cette base sera étendue avec les connaissances disponibles pour les différents métiers au travers des nombreuses directives de la SSIGE et sera enrichie par l’apport du savoir des utilisateurs ainsi que les évolutions tant technologiques que techniques, ou règlementaires. La base de données poursuivra l’accumulation de connaissances apportées par l’expérience propre de ses utilisateurs, ceci dès le déploiement de la plateforme, ainsi que par l’apport des multiples acteurs des branches respectives. Elle sera évidemment à même d’intégrer la règlementation tant nationale, que cantonale, voire communale, et de valoriser l’expertise de l’utilisateur lui-même. La connaissance que les fournisseurs mettent à disposition de leurs clients peut également servir à enrichir la base de connaissances.
Si le socle et le moteur de la plateforme s’appuient sur OKPilot, le premier niveau appelé SPilot – pour SVGW-SSIGE_Pilot – constitue la spécificité SSIGE (fig. 1). Elle permet de répondre aux besoins des métiers dans lesquels la SSIGE est active. Un deuxième niveau commun aux métiers comprendra par exemple, dans le futur, la possibilité de référencer ou d’intégrer la règlementation générale ou particulière à une commune ou un distributeur. De même, la plateforme disposera à terme d’un outil de e-learning qui permettra à un distributeur ou à tout autre employeur d’assurer le maintien à niveau permanent de la formation de ses collaborateurs. Ceci lui assure qu’ils disposent des meilleures connaissances pour accomplir leurs missions.
L’architecture SPilot comprend toute une famille d’environnements métiers qui couvrent les activités de la SSIGE ainsi que les activités connexes. Dans le domaine de l’eau potable, l’outil à disposition des distributeurs d’eau porte le nom d’AquaPilot. Dans une première étape, il intègrera le Directive W12 qui définit les modalités et les règles des bonnes pratiques pour l’autocontrôle, élément indispensable pour répondre aux exigences règlementaires. Quant à la distribution du gaz naturel, l’outil porte par analogie le nom de GasPilot. Dans une première phase, il intègre le Règlement G221 servant à la conduite des audits de sécurité. Les autres outils feront l’objet d’une planification selon l’intérêt des branches et les besoins du marché. WatersPilot pourrait, par exemple, trouver place dans la protection des eaux ou EDWS dans l’approvisionnement en cas de crise. La figure 2 démontre que le concept n’est pas limitatif pour l’intégration de nouveau métiers.
SPilot est organisé par métier ou par branche. Cependant, il comprendra plusieurs niveaux (fig. 3), chacun étant taillé pour offrir le savoir-faire, les règles de bonnes pratiques ainsi que toute la règlementation adéquate au travers d’une interface appropriée. A titre d’exemple, un bureau d’ingénieurs disposera de manière interactive des obligations et recommandations pour projeter la construction d’un réseau.
Il faut relever que toutes les données ne sont pas transparentes pour chacun des niveaux. Ainsi, lors des audits de sécurité de la SSIGE, seules les données faisant l’objet de l’audit seront disponibles à l’auditeur. Ainsi la confidentialité et la propriété des données sont assurées pour chaque utilisateur qui est au bénéfice d’une licence. Le système offrira également la possibilité de créer une plateforme d’échanges afin de permettre aux professionnels concernés de partager leurs connaissances sur une thématique. De même, une foire aux questions sera disponible dans une évolution future.
SPilot offre une systématique pour structurer les infrastructures, laquelle assure à l’utilisateur une organisation efficiente tant pour la planification, que la construction, ou l’exploitation et la maintenance. En effet, les composants, la plus petite unité physique considéré dans SPilot, sont intégrés dans une structure arborescente et contenus dans un ouvrage d’art géographiquement défini et repéré (fig. 4). Ainsi la criticité des composants permet à l’utilisateur d’évaluer aisément les conséquences d’une défaillance dudit composant sur la chaîne de production. L’exploitant peut également allouer une attention particulière à cet élément, notamment en paramétrant un rappel de surveillance.
L’accès à la plate-forme SPilot comme à ses outils, par exemple AquaPilot et GasPilot, est soumis à une licence. Celle-ci se décline en périmètres d’accès et de compétences d’administration. Le but étant d’offrir une solution au plus juste des besoins des utilisateurs, tant par la taille que la complexité de ses infrastructures que par le niveau d’exigence de l’administration.
Les propriétaires d’infrastructures peuvent contracter une licence en accordant des droits à l’exploitant, si celui-ci est différent. Selon le concept SPilot, les données renseignées sur le cycle de vie d’une infrastructure sont la propriété de ceux-ci. En cas de changement d’exploitant, le propriétaire est assuré de la pérennité de ses données.
L’accès à la plateforme, équipée des outils pour l’autocontrôle selon la W12, sera possible dès la mi 2018. Dès la fin 2017, des phases de tests seront lancées; celles-ci permettront de valider le produit sur des réseaux concrets. Pour ce faire, un nombre restreint d’utilisateurs seront sollicités pour saisir leur inventaire, puis effectuer un autocontrôle par le biais de la plateforme. Lors de cette procédure, la SSIGE assurera un soutien et dispensera des conseils.
Des formations proches des utilisateurs seront organisées parallèlement au déploiement de validation de l’outil. Elles permettront aux participants de découvrir le produit et de le maîtriser, tout en permettant à chacun de débuter son propre autocontrôle.
La saisie de l’inventaire est consommatrice de ressources. Celle-ci est indispensable à l’utilisation de la plateforme. Elle peut débuter de manière anticipée afin que – lors du déploiement effectif du produit – les tâches de l’autocontrôle puissent débuter rapidement. D’autre part, des bureaux d’ingénieurs attestés SPilot pourront avantageusement soutenir la mise en place auprès des distributeurs de l’outil.
La plateforme offre à l’utilisateur une interface très intuitive et interactive, à l’instar de bon nombre d’applications modernes dont tout un chacun fait usage quotidiennement. Dès que l’administrateur de la SSIGE ouvre un compte et paramétrise les bornes conformément au contrat, l’utilisateur dispose d’une licence avec un accès web via nom d’utilisateur et mot de passe. Les illustrations ci-après proposent, à titre d’exemple, un survol de l’outil AquaPilot (fig. 5) destiné aux distributeurs d’eau potable.
Une fois connecté, l’utilisateur accède au dashboard (fig. 6) de l’application, lequel apparaît par défaut dans la langue du navigateur Internet de l’ordinateur pc/mac, de la tablette ou du smartphone avec lequel la connexion est établie. L’affichage est optimisé automatiquement en fonc-tion de la place disponible sur l’écran de l’équipement informatique utilisé. La plateforme étant multilingue, il est possible en tout temps de passer d’une langue à l’autre. Ceci peut représenter une aide précieuse dans le cadre de la constitution d’un glossaire ou la traduction de textes techniques.
Lors de la première utilisation de la plateforme, il est nécessaire de créer un inventaire des diverses installations propres à son système de distribution d’eau potable ou toute autre infrastructure selon le métier pour lequel une licence a été contratée. Outre l’identification de l’équipement, il est possible de compléter la saisie par une description, ainsi que le cas échéant une référence interne et/ou un numéro d’article du fournisseur.
Chaque installation doit être attribuée à un processus ou, à un niveau inférieur, à un type d’installation, lequel est automatiquement lié à un processus. Dans un proche avenir, il sera possible de géolocaliser chacun des composants du réseau de distribution d’eau potable. Ceux-ci peuvent également être documentés par des photos, vidéos ou d’autres fichiers. En cliquant sur l’icône Evaluation, l’utilisateur autorisé accède aux diverses check-lists, pour l’eau potable, du Guide des bonnes pratiques SSIGE W12, et sera guidé tout au long du processus d’évaluation. Pour chaque métier, des check-lists idoines seront comprises dans le périmètre de la licence.
Dans le métier de l’eau potable, par exemple, pour procéder à l’évaluation d’une installation figurant dans l’inventaire, il s’agit tout d’abord de la sélectionner dans l’inventaire créé précédemment. Apparaît alors le module relatif au type d’installations auquel elle est liée. Un premier niveau de questions permet de renseigner si les prescriptions du Guide des bonnes pratiques de la SSIGE sont remplies (fig. 7). Pour savoir quelles sont les exigences qui s’appliquent à ce point précis, un menu d’aide est disponible dans la barre de droite, et des documents spécifiques sont à disposition le cas échéant.
Le deuxième niveau de questions selon le Guide des bonnes pratiques se concentre sur la maîtrise des risques. En fonction des réponses apportées, des icônes d’alerte apparaissent dans la barre latérale droite, permettant d’approfondir l’analyse en se référant aux propositions issues du guide des bonnes pratiques. L’utilisateur ne peut ainsi omettre aucune des étapes nécessaires à une évaluation complète.
Une fois le risque évalué, l’application permet de gérer les mesures correctives (fig. 8), tout en assurant la traçabilité des constats les ayant entraînées. Pour chacune des actions ou des tâches, il est possible d’affecter un délai et une personne responsable. La finalité de la démarche est de disposer d’une liste étayée des mesures correctives, afin de permettre à la personne responsable de suivre leur mise en œuvre.
En garantissant à terme la mise à disposition en tout temps et tout lieu des données clés dont chaque acteur a besoin pour l’exécution de ses tâches, SPilot constituera l’élément clé du processus d’amélioration continue, en simplifiant le respect de la législation et le maintien de la qualité, tout en améliorant l’efficacité et la pérennité des bonnes pratiques.
Pour conclure, la famille SPilot offre aux propriétaires de disposer en tout temps de l’inventaire de leur patrimoine que constitue les réseaux de distribution ainsi qu’aux opérateurs une plateforme leur permettant de respecter, avec aisance, la règlementation en vigueur et d’appliquer les bonnes pratiques.
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