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Beaucoup de personnes ont probablement déjà vu le grèbe castagneux, mais l'ont confondu avec un poussin de canard. Le plus petit de nos grèbes, famille dont fait également partie le grèbe huppé, est présent en Suisse toute l'année. En hiver, il est relativement facile de l'observer en train de nager ou de plonger sur des surfaces d'eau ouvertes. Des grèbes castagneux du nord viennent alors s'ajouter à nos oiseaux nicheurs locaux. Pendant la période de reproduction au printemps, le grèbe castagneux vit la plupart du temps caché dans les roselières denses, mais il se trahit par ses trilles, que l'on peut entendre toute l'année, mais qui sont surtout utilisés d'avril à juin pour la parade nuptiale et la défense du territoire.
Le comportement nuptial du couple est passionnant et remarquable. Différentes manœuvres de plongée et de présentation se succèdent, toujours accompagnées de trilles excités. Souvent, les grèbes s’offrent aussi des matériaux végétaux qui serviront plus tard à construire un nid dans la végétation. Celui-ci est soit posé sur le fond en eau peu profonde, soit flottant, amarré aux plantes aquatiques. Au printemps, ils élèvent en moyenne cinq jeunes qui apprennent très vite à nager et à plonger. Mais au début, ils se laissent volontiers porter, bien à l’abri sur le dos de leurs parents.
Le grèbe castagneux est largement répandu et niche principalement à basse altitude sur le Plateau, jusqu'à 700 mètres d’altitude. On le trouve toutefois aussi dans certaines vallées alpines, comme dans les Grisons. Il préfère les eaux proches de l'état naturel avec une végétation palustre développée telle que les roselières ou les marais à laîches, qu’il utilise comme lieu de refuge et de nidification. Sous l'eau, une végétation herbacée dense avec un fond vaseux est importante. L'eau ne doit pas être trop profonde et assez claire, afin qu'il puisse trouver et capturer ses proies, principalement des insectes et leurs larves. En hiver, il se nourrit aussi de petits poissons comme les chabots ou les perches.
Bien que l'on trouve le grèbe castagneux dans de nombreux endroits, il est potentiellement menacé en Suisse. Pour le protéger, nos plans d'eau existants doivent être maintenus en bon état. Ils constituent les éléments centraux d'une infrastructure écologique interconnectée et de haute qualité de nos milieux humides. Il est également important de créer de nouveaux habitats, que le grèbe castagneux adopte volontiers s'ils sont de qualité suffisante. La remise en eau de zones humides sur d'anciens sites de bas-marais, la création artificielle de nouveaux plans d'eau, par exemple sur des terrains de golf, dans des bas-marais et des zones alluviales ou en milieu agricole, offrent de bonnes possibilités à cet égard.
Pour la conservation du grèbe castagneux, il est important de pérenniser les sites de reproduction existants. La restauration d’anciens plans d’eau ou la création de nouveaux habitats sont également importantes. Un espace aquatique suffisant avec un aménagement varié ainsi que le respect des directives sur la qualité de l’eau en matière de nutriments et de pesticides jouent également un rôle important.
En fin de compte, un bon réseau de différentes zones humides profite à de nombreuses espèces animales et constitue une mosaïque précieuse pour une infrastructure écologique durable. En tant qu’ambassadeur pionnier des eaux naturelles de bonne qualité, le grèbe castagneux prépare ainsi la voie à de nombreuses autres espèces.
(Source:Â www.birdlife.ch/fr)
Vous trouverez un film passionnant sur l'oiseau de l'année et un portrait sur www.birdlife.ch/grebe_castagneux.
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