Proche des yeux, proche du cœur!

Cette citation de Jürg Wiesmann, ancien responsable du service d’évacuation des eaux urbaines de la ville de Zurich, date de 1987, mais ne pourrait pas être plus d’actualité. 35 ans plus tard, nous avons certes réalisé de grandes avancées, surtout grâce au développement des stations d’épuration, mais la devise ci-dessus continue à s’appliquer largement à l’évacuation des eaux urbaines. Les volumes d’eau sont évacués aussi rapidement que possible hors des zones urbaines. Pendant ce temps, nous ressentons également en Suisse les premières répercussions du changement climatique, qu’elles prennent la forme de précipitations importantes ou de périodes de sécheresse et de vagues de chaleur. Dans ce contexte, l’évacuation des eaux urbaines recèle un vaste potentiel pour jouer un rôle important en matière d’adaptation climatique, particulièrement dans les régions densément peuplées. Une gestion intelligente des eaux pluviales permettrait en effet de retenir l’eau pour l’utiliser ensuite pour l’irrigation et le refroidissement, «infrastructures vertes et bleues» ou «ville-éponge» étant les mots clés en la matière.

Jürg Wiesmann préconise de plus une «vision intégrale afin de pouvoir réaliser les objectifs de protection des eaux dans le cadre des moyens acceptables». Il anticipait ce que nous appelons désormais la gestion intégrée réseau-STEP-eaux et pour laquelle le VSA publiera prochainement une nouvelle directive: après plus de 30 ans de «réflexion», il est temps d’agir et d’exploiter le potentiel – nous disposons de la technologie et des concepts.

Afin de pouvoir jouer leur rôle en matière d’adaptation climatique, les systèmes d’évacuation des zones urbaines doivent à nouveau être visibles et revendiquer leur place dans les espaces restreints des quartiers. Pour ce faire, un travail de persuasion sera nécessaire en plus d’idées créatives selon la nouvelle devise: «Proche des yeux, proche du cœur!»