Le Forum Bioénergie de cette année, qui s'est tenu dans la salle du campus de la Haute école spécialisée du Nord-Ouest de la Suisse (FHNW) à Brugg, a été ouvert par un exposé de Hans-Joachim Nägele sur l'importance de la biomasse dans le monde en tant que principale source durable de matières premières et d'énergie. Le biogaz issu de la biomasse joue un rôle central dans l'approvisionnement en gaz renouvelable. Pour que le biogaz puisse répondre aux attentes qui lui sont liées, il est nécessaire d'exploiter davantage le potentiel indigène (déchets verts, engrais de ferme). Martin Hiefner d'Ökostrom Schweiz a expliqué qu'actuellement, moins de 5 % du potentiel agricole est utilisé dans les installations de biogaz. Pour la décarbonisation et pour contribuer à l'auto-approvisionnement de la Suisse, le potentiel énergétique existant de 6 TWh doit être mieux exploité. Pour couvrir ses besoins en gaz d'environ 14 TWh en 2050, la Suisse dépendra d'importations supplémentaires de biogaz et d'autres gaz renouvelables (par exemple l'hydrogène). Cristina Antonini, de l'Association Suisse de l'Industrie Gazière (ASIG), résume parfaitement la situation : «Pour la Suisse, il est temps d'accélérer dans le domaine des gaz renouvelables».
Daniel Balmer, responsable de la logistique de Migros Suisse orientale, a présenté l'utilisation de camions roulant au biogaz. Grâce au biogaz régional, Migros transporte des denrées alimentaires de manière fiable et écologique jusqu'en Engadine. L'entreprise South Pole a évoqué l'impact de la biomasse sur le climat. La valorisation de la biomasse et l'injection de biométhane permettent de lier ou d'éviter les gaz à effet de serre. Les revenus financiers qui en découlent, issus de certificats de CO2 ou de programmes de compensation, contribuent à la rentabilité des installations de biogaz. Petar Mandaliev, professeur de gestion des déchets et d'efficacité des ressources à la FHNW, a expliqué de manière passionnante comment il est possible d'augmenter la quantité de biodéchets de haute qualité pour les traiter dans des installations de biogaz. L'utilisation de l'intelligence artificielle permet de prédire la teneur en substances étrangères dans les conteneurs de collecte et d'optimiser les itinéraires de collecte en fonction de la qualité des biodéchets.
L'après-midi, le Forum Bioénergie a abordé les dernières conditions politiques. En ce qui concerne la production d'électricité, les subventions nécessaires aux installations de biogaz existantes et nouvelles devraient ainsi être assurées. Heureusement, la loi sur le CO2 prévoit pour la première fois un soutien à l'injection de biométhane dans le réseau de gaz. Parallèlement, la construction d'installations de biogaz devrait être facilitée en termes d'aménagement du territoire. En raison du référendum contre la Loi sur l'approvisionnement en électricité (acte modificateur unique), une décision populaire favorable sera nécessaire l'été prochain.
Fabienne Thomas d'aee suisse a déclaré : «La Loi fédérale relative à un approvisionnement en électricité sûr reposant sur des énergies renouvelables a été élaborée sur une large base au Parlement, il est d'autant plus important que le peuple suisse l'approuve maintenant».
Dans les trois exposés des offices fédéraux de l'énergie (OFEN), de l'agriculture (OFAG) et de l'aménagement du territoire (ARE), ceux-ci ont montré de manière spécifique comment ils mettent en œuvre les décisions politiques. Frank Rutschmann de l'OFEN s'est penché sur les conditions de promotion des installations de biogaz. En cas d'importation de biogaz, la réduction des gaz à effet de serre ne peut actuellement pas être prise en compte. Pour cela, il faudrait des contrats d'Etat avec le pays d'origine.
Pour Samuel Vogel de l'OFAG, les produits issus de la méthanisation des installations de biogaz sont importants pour boucler les cycles des éléments nutritifs. Du côté de l'ARE, il reste difficile de concilier les exigences de la protection du paysage et de l'autosuffisance énergétique dans le cadre des autorisations de construire des installations de biogaz.
La discussion entre les participants au podium, issus de la politique, du secteur gazier et des offices fédéraux OFEN, OFAG et ARE, s'est concentrée sur la nécessité urgente de promouvoir le biogaz et de simplifier la construction d'installations de biogaz. La conseillère nationale Priska Wismer-Felder a demandé : «La politique a donné des signes clairs en faveur du développement du biogaz, il faut maintenant que les offices fédéraux fassent preuve de courage dans la mise en œuvre». Daniela Decurtins a
résumé de manière cohérente : «Le passage à temps à un approvisionnement en gaz renouvelable sera possible si les conditions-cadres pour le biogaz en provenance de Suisse, mais aussi pour l'importation, continuent d'être améliorées».
Contacts pour les questions :
Barbara Schaffner, présidente de Biomasse Suisse : barbara.schaffner@biomassesuisse.ch, 079 309 81 99
Simon Gisler, co-directeur de Biomasse Suisse : simon.gisler@biomassesuisse.ch ; 079 422 43 54
Christian Gyger, responsable politique Association Suisse de l'Industrie Gazière (ASIG) 044 288 32 20
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