Les énergies fossiles sont tout simplement ... géniales : faciles à manipuler, haute densité énergétique, polyvalentes, disponibles en grandes quantités. Elles sont le fondement de notre progrès technologique et de notre prospérité des 200 dernières années.
Nous en payons le prix fort : la Terre se dirige vers un effondrement climatique. Chaque année, nous «pompons» environ 9,4 milliards de tonnes nettes de carbone (sous forme de CO2) dans l'atmosphère. Les processus naturels, notamment par le biais de la végétation et des océans, permettent certes de compenser partiellement ces émissions gigantesques, mais il reste toutefois chaque année un «excédent» d'environ 5,1 milliards de tonnes de carbone atmosphérique. Depuis 1988 déjà , la concentration de CO2 dans l'atmosphère est supérieure à 350 ppm ("parties par million"), valeur limite pour la stabilité du climat. Si celle-ci est dépassée pendant une période prolongée, le système climatique de la Terre risque de basculer – avec des conséquences parfois irréversibles.
Continuer comme avant n'est donc pas une option, et le zéro net n'est qu'un objectif intermédiaire. Il faut une solution globale qui soit techniquement et financièrement réalisable. Ce qui nous amène à «Mining the Atmosphere». Contrairement à la simple capture du CO2 et à son stockage dans le sol, l'approche «Mining» va beaucoup plus loin : l'objectif est de développer un tout nouveau modèle économique mondial et le secteur industriel correspondant, qui transforme le CO2, matière première de l'avenir, en matériaux à valeur ajoutée pour remplacer les matériaux de construction et les produits pétrochimiques traditionnels.
Cette approche postule donc un changement de perspective : la «mine» atmosphérique au lieu des mines souterraines. C’est un tournant d’une société émettrice de CO2 en direction d'un zéro net et d'une société fixant le CO2, et cela en l’espace de 20 ans. Voilà pour l'idée – dont la mise en œuvre est une tâche du siècle, pour laquelle d'innombrables acteurs de la recherche et de l'économie doivent se mobiliser. Il s'agit en effet d'éliminer de l'atmosphère une quantité de carbone estimée à 400 milliards de tonnes (soit environ 1'500 milliards de tonnes de CO2).
Par la suite il s’agira de transformer ce carbone en matériaux à valeur ajoutée, polymères, matériaux de construction, etc. Le secteur de la construction, en particulier, a un rôle clé à jouer, car le béton et autres matériaux de ce type pourraient, en raison de leur masse, absorber une grande partie du carbone atmosphérique. Après avoir été recyclés plusieurs fois, les matériaux contenant du carbone pourraient être mis en décharge à la fin de leur "vie" en tant que puits de carbone final.
Événements sur le thème
Séminaire RFA Built Environment : «Mining the Atmosphere»
«wissen2go» : Capturer, utiliser et stocker le CO2 pour atteindre un zéro net
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