En 2022, le gaz a représenté 15% de la consommation d’énergie en Suisse, soit 33,4 TWh. L'objectif du Conseil fédéral de remplir les capacités de stockage en gaz naturel avant la saison hivernale, est donc atteint par Gaznat, alors que les exportations de gaz russe vers l’Europe occidentale ont fortement diminué. En moyenne, les pays de l'Union européenne ont rempli leur capacité de stockage à 95,19% en anticipation d'un nouvel hiver 2023/2024.
Pour rappel, la modification de l’ordonnance du Conseil fédéral suisse sur la garantie des capacités de livraison en cas de pénurie grave de gaz naturel, adoptée le 1er février 2023, requiert de disposer de certaines capacités de stockage dans les pays limitrophes, s’élevant à 15% de la consommation moyenne annuelle.
«Tant qu’il n’y aura pas d’autres phénomènes qui viendront perturber l’approvisionnement, comme des tensions sur le marché ou des sabotages d’infrastructures d’approvisionnement par exemple, nous sommes confiants pour l’hiver prochain.» commente René Bautz, directeur général de Gaznat SA. «Nous avons également réussi à compléter le dispositif par un accord avec l’Italie, pour avoir la possibilité d’obtenir du gaz sur l’artère de transit Nord-Sud en cas de restrictions d’importation.»
L'approvisionnement en gaz naturel de la Suisse est aujourd'hui entièrement assuré par des importations. Dans de nombreux pays, le stockage de gaz saisonnier est réalisé dans des cavités souterraines. D’après l’Association de l’Industrie Gazière, la capacité totale de stockage de gaz dans des installations souterraines est de 1100 TWh (100 milliards de m3). Ce sont les plus grands stockages d’énergie en Europe.
Des projets prometteurs de production de méthane de synthèse sont en cours de test, mais la garantie de la sécurité d'approvisionnement pour un futur proche, passe également par le développement d’une certaine indépendance au niveau du stockage sur le territoire helvétique. Gaznat poursuit ainsi le développement de son projet de stockage de gaz en cavités rocheuses dans le Haut-Valais, avec ses partenaires. Ce projet vise à stocker jusqu’à 1,5 TWh de gaz naturel (soit environ 4% de la consommation nationale) au moyen de la technologie LRC (Lined Rock Cavern).
Si le projet obtient le soutien politique escompté, alors il pourrait être opérationnel au plus tôt en 2030. Outre l’importance géopolitique du gaz, le développement des gaz renouvelables et de l’hydrogène, la capture du dioxyde de carbone et le stockage de l’énergie excédentaire produite en été, vont devenir un enjeu majeur pour participer à l’objectif climatique de zéro émission nette de gaz à effet de serre à l’horizon 2050.
De nombreux facteurs climatiques, techniques et géopolitiques peuvent influencer la situation énergétique, et le risque de pénurie doit toujours être anticipé. Dans ce contexte, Gaznat fait partie de l’Organisation d’Intervention en cas de Crise (OIC gaz), chargée de gérer l’approvisionnement en gaz en cas de pénurie (www.kio.swiss). Si malgré tous les efforts mis en place, le marché n’arrive plus à pallier une pénurie, l’Approvisionnement Economique du Pays (AEP) prendra le relais par le biais de mesures réglementées par voie d’ordonnances. Depuis l’an passé, le gouvernement suisse compte aussi sur des économies volontaires de consommation de gaz, en suggérant aux entreprises et aux particuliers de baisser notamment la température de chauffage de leurs bâtiments.
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