La Suisse et sa population sont de plus en plus confrontées à des étés particulièrement chauds. Après les étés caniculaires de 2003 et de 2015, le pays a essuyé une nouvelle fois une saison estivale torride en 2018. Et eu égard à ses vagues de chaleur, l'été 2019 s'inscrit lui aussi dans cette tendance. En publiant le rapport « La canicule et la sécheresse de l'été 2018 - Impacts sur l'homme et l'environnement », la Confédération présente aujourd'hui une analyse détaillée pour l'année 2018. Elle y aborde les conséquences de la canicule et de la sécheresse persistante du semestre d'été 2018, qui ont frappé en particulier la Suisse orientale. Le rapport montre que ces deux phénomènes ont eu des conséquences par endroits sévères, entre autres sur la santé de la population, les forêts, les eaux et les glaciers de même que sur l'agriculture.
Le semestre d'été 2018, soit d'avril à septembre, a été le plus chaud depuis le début des mesures systématiques en 1864. À l'instar des étés caniculaires de 2003 et de 2015, celui de 2018 a lui aussi fait de nombreuses victimes. Toutefois, si en comparaison avec les années précédentes 1000 décès supplémentaires ont été déplorés de juin à août 2003 et environ 800 durant cette même période en 2015 (surmortalité respectivement de 6,9 % et de 5,4 %), les mois de juin et de juillet 2018 n'ont accusé aucun accroissement de la mortalité, seul le mois d'août ayant fait état d'une hausse d'environ 200 cas de décès (surmortalité de 3,4 %).
Ces chiffres recèlent cependant des différences régionales. Alors que le Tessin et les cantons romands, qui ont activé leur plan canicule respectif, n'ont pas enregistré de variation dans le taux de mortalité - même durant la vague de chaleur qui a duré une dizaine de jours au mois d'août -, la Suisse orientale et la région zurichoise, qui ne s'étaient pas armées d'un tel plan, ont vu le nombre de décès augmenter durant cette période de fortes chaleurs. Ces chiffres montrent de manière plausible que la mortalité due à la chaleur peut être réduite par des mesures ciblées et des plans canicules bien coordonnés (appels à la population de boire en quantité suffisante et de réduire au strict minimum les moments passés à l'extérieur, p. ex.).
En raison de la sécheresse persistante en 2018, les forêts ont commencé en maints endroits à prendre des couleurs automnales dès le mois de juillet. Il a cependant fallu attendre l'année 2019 pour voir l'ampleur des dégâts. En effet, de nombreux hêtres se sont asséchés et des résineux affaiblis ont été attaqués par le bostryche, notamment dans le Jura.
Les eaux, quant à elles, se sont fortement réchauffées du fait de la canicule et, dans une moindre mesure, de la sécheresse et des bas niveaux d'eau. Près de Schaffhouse, les efforts déployés dans le but de sauver les poissons dans le Rhin par la pêche et le transport vers des zones d'eau plus fraîches n'ont pas suffi pour éviter la mortalité piscicole, notamment pour ce qui est des ombres de rivière.
L'été 2018 a également eu des conséquences sur l'agriculture. Le secteur a déploré en particulier les quantités moindres de fourrage disponible et, par conséquent, le fait de devoir importer davantage de foin de l'étranger. Les producteurs de fruits et de vin, en revanche, ont enregistré d'excellentes récoltes.
L'analyse de l'été 2018 met en évidence, sur toile de fond de changements climatiques, la nécessité de poursuivre les efforts entrepris pour faire face aux vagues de chaleur et aux périodes de sécheresse. Pour assurer la protection de la population contre le stress thermique, l'accent est mis sur l'information des groupes à risque, sur la formation continue de spécialistes de la santé ainsi que sur la transmission d'alertes canicule et l'élaboration de plans canicule. Dans une perspective à moyen et long terme, il s'agit d'aménager l'habitat et les espaces publics dans les villes et les agglomérations de manière à ce que celles-ci offrent une qualité de vie agréable même pendant les canicules estivales.
Sous la houlette du National Centre for Climate Services (NCCS), le projet Hydro-CH2018 de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) étudie les modifications du cycle hydrologique et l'intensification de la sécheresse estivale dues aux changements climatiques. Les résultats serviront de bases à l'élaboration de mesures d'adaptation ciblées.
Le rapport « La canicule et la sécheresse de l'été 2018 - Impacts sur l'homme et l'environnement » est le fruit d'une coproduction entre l'OFEV et les organismes suivants : Office fédéral de météorologie et de climatologie (MétéoSuisse), Office fédéral de la santé publique (OFSP), Office fédéral de la protection de la population (OFPP), Office fédéral de l'agriculture (OFAG), Office fédéral de l'énergie (OFEN), Swiss Tropical and Public Health-Institut (Swiss TPH), Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), Institut pour l'étude de la neige et des avalanches (SLF).
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