La profession de fontainier est en train d’obtenir un profil professionnel et un profil de qualification actualisés dans le cadre de la révision de l’examen professionnel fédéral, au même titre que la profession de monteur de réseaux. «La consultation relative au profil de qualification est terminée», indique Thomas Rotach, responsable de la formation professionnelle supérieure à la SSIGE: «Elle a eu lieu au printemps de cette année et nous avons eu des retours très positifs sur le nouveau profil de qualification.» Il reste cependant encore quelques étapes à franchir afin d’être en mesure de proposer les formations sous leur forme révisée à partir de 2022. Les discussions se poursuivent par exemple pour savoir s’il y aura comme à ce jour un concept d’examen et de cours classique, ou plutôt un concept modulaire.
Depuis plus de 20 ans, l’Association suisse des fontainiers (ASF), Suissetec et la SSIGE collaborent en matière de formation et d’examen professionnel des fontainiers: «C’est une coopération très fructueuse qui a fait ses preuves», déclare Thomas Rotach: «Les chiffres de la formation en témoignent: depuis de nombreuses années, nous enregistrons une hausse de la demande pour les cours préparatoires à l’examen professionnel fédéral et nous sommes déjà complets jusqu’en 2021 en Suisse alémanique.»
Nous avons pu célébrer quelques temps forts récemment: depuis 1996, plus de 1000 brevets fédéraux de fontainier ont été remis au total en Suisse. Près de 250 fontainiers provenaient de la Suisse romande, 50 du Tessin et les quelque 700 restants de Suisse alémanique.
Mais comment la formation de fontainier est-elle perçue? Qu’est-ce qui pousse à choisir de devenir fontainier? A-t-on déjà appris un autre métier auparavant, et est-ce qu’on souhaite évoluer dans une profession très indépendante et polyvalente? Quelles sont les particularités les plus passionnantes de cette profession? Nous avons questionné des fontainiers provenant de différentes régions du pays et tiré un bilan – avec Sandro Schneider de Davos, Frédéric Meyer de Gruyère et Nathan Bonetti de Blenio.
«C’est avant tout mon enthousiasme pour ce métier aux multiples facettes qui m’a incité à suivre cette formation», nous explique Sandro Schneider, 46 ans, qui travaille aujourd’hui au sein de l’entreprise de distribution d’eau de la commune de Davos: «Je suis très motivé pour apprendre de nouvelles choses et j’aime la possibilité que j’ai de mettre en pratique ce que j’ai appris.» Telles sont les raisons qui l’ont poussé à suivre cette formation: «Je pense que je suis maintenant bien armé pour aborder mon avenir professionnel», estime ce père de deux adolescents.
Avant sa formation de fontainier, Sandro Schneider a appris la profession de serrurier-constructeur métallique, et précédemment, il avait également suivi un cours d’employé d’établissements de bains auprès de l’Association suisse des maîtres nageurs. En outre, il a suivi des cours de soudure et de pose de conduites en matières plastiques sous pression, et il a passé l’examen professionnel de monteur de réseaux en 2012.
«La formation de fontainier a été très enrichissante», ajoute Sandro Schneider en guise de bilan: «La grande variété du programme de formation m’a une fois de plus confirmé combien notre métier est diversifié et à quel point il est important de pouvoir accomplir consciencieusement les tâches qui nous sont confiées.» Sa formation lui a en outre permis de «faire la connaissance de personnes ayant les mêmes centres d’intérêt», avec lesquels il entretient aujourd’hui encore «des échanges intenses et passionnants».
La formation, qui compte six semaines de cours, a certes été menée «sur des chapeaux de roue», déclare le fontainier de Davos aujourd’hui: «Mais j’ai tout particulièrement apprécié que certains enseignants nous soutiennent et nous conseillent même en dehors des cours.» Il aurait malgré tout aimé consacrer plus de temps à certains sujets.
Fréderic Meyer d’Épagny, 41 ans, qui travaille aujourd’hui pour Gruyère Énergie SA à Bulle, est lui aussi enthousiaste à l’issue de sa formation de fontainier: «J’avais une demande de mon employeur, pour savoir si je ne voulais pas me spécialiser dans ce domaine et approfondir mes connaissances en matière de gestion des réseaux d’eau potable. J’ai dit oui et je ne l’ai pas regretté une seconde!» «J’ai tout particulièrement apprécié la diversité des thèmes abordés», déclare Fréderic Meyer. Mais il était également positif de suivre le cours avec les participants les plus divers et de ne pas avoir qu’un seul enseignant, mais plusieurs.
Auparavant, ce père d’une famille de quatre enfants avait déjà suivi des formations d’électromécanicien, de spécialiste du traitement de l’eau et de chargé de sécurité. Cela explique peut-être pourquoi il jette un regard critique sur les cours de sécurité au travail dispensés dans le cadre de la formation de fontainier: «J’aurais souhaité recevoir des informations un peu plus approfondies, car c’est un sujet très important, passionnant et utile.»
Il faudrait également plus de cohérence entre les différents cours, par exemple entre les calculs hydrauliques et la physique. «Les thèmes se recoupent parfois et les enseignants ne transmettent pas tous aussi bien le sujet.» Il a parfois eu l’impression qu’il suffisait d’enseigner la matière, sans pour autant s’assurer qu’elle soit bien comprise.
Néanmoins, il recommanderait vivement la formation de fontainier à d’autres collègues. Il se réjouit de pouvoir continuer à travailler au fil des années à venir dans cette profession qu’il vient d’apprendre: «Aucun changement n’est prévu dans un premier temps», estime Fréderic Meyer en riant: «Je vais continuer à travailler pour Gruyère Énergie SA. Sauf si on me propose un poste équivalent en Polynésie française!»
Et qu’est-ce qui a amené Nathan Bonetti, qui travaille dans l’entreprise de distribution d’eau de la commune montagnarde de Blenio à 900 m d’altitude dans le Tessin, à devenir fontainier? «Je voulais approfondir mes connaissances», déclare cet homme de 32 ans, qui avait déjà suivi une formation de mécanicien, «afin d’obtenir un solide savoir-faire et d’éviter les erreurs!» Il travaille dans une petite région, certes, mais ici comme dans l’ensemble de la Suisse, il est extrêmement important de gérer l’eau avec précaution et en préservant les ressources. Dans sa profession, il apprécie tout particulièrement de faire face chaque jour à de nouveaux défis, d’avoir des contacts avec de nombreuses personnes dans sa commune et dans le canton et de pouvoir s’engager pour ce bien précieux qu’est l’eau. «Je souhaite m’améliorer constamment dans mon métier, même si je pense que j’ai déjà atteint un niveau appréciable pour bien accomplir mon travail et remplir correctement mes missions.»
Nathan Bonetti se déclare tout à fait prêt à recommander la formation de fontainier. Un peu plus de pratique ne nuirait cependant pas au cours, p. ex. dans le cadre de quelques jours d’exercice. L’aspect juridique d’un approvisionnement en eau irréprochable a peut-être été abordé un peu vite, même s’il ne revêt pas une priorité absolue pour le travail quotidien d’un fontainier.
Nathan Bonetti va très certainement miser à l’avenir sur une formation initiale et continue qui lui convient: «J’aimerais continuer à travailler à Blenio. Et afin de remplir mes nombreuses missions, je me tiendrai au courant en suivant quelques cours de rafraîchissement ou des journées techniques. Je serai ainsi à jour en termes de connaissances et serai bien armé pour relever de nouveaux défis dans mon quotidien professionnel.»
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Les fontainiers veillent à fournir une eau potable irréprochable et à bien exploiter et entretenir les stations de pompage, réservoirs et réseaux de conduite de distribution d’eau. Ils surveillent les zones de protection de l’eau potable ainsi que les travaux réalisés sur le réseau d’eau potable. En outre, ils contrôlent les installations techniques des bâtiments.
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