En collaboration avec les Autorités, les distributeurs d'eau veillent à ce que l’eau soit de qualité irréprochable. Ils effectuent chaque année plus de 100'000 analyses, sur différents paramètres tels que la quantité de germes, la concentration en matières organiques ou en métaux lourds, les ions, etc. De plus, les organes de surveillance, en l’occurrence le Service de contrôle des denrées alimentaires des Cantons, supervisent les contrôles effectués par les distributeurs. La qualité de l’eau potable est donc étroitement surveillée et satisfait aux exigences les plus élevées ; l’eau potable est saine et peut donc être consommée en toute sécurité.
L’eau potable n’est pas qu’un amas de molécules d’eau pure. Toutes les denrées alimentaires subissent l’influence de leur environnement et aucune n’est totalement exempte de micropolluants. Même un fruit "bio", par exemple, ne peut prétendre être pur. On trouve dans l'eau toute une gamme de résidus sous forme de traces et pourtant, elle est saine. En outre, chaque denrée alimentaire peut interagir avec son emballage, par une migration de substances de ce dernier vers l'aliment ou l’apparition de faux goûts. Toutefois, il n'y a en général aucun risque pour la santé. On absorbe également des micropolluants par des produits cosmétiques ou des additifs alimentaires, généralement sans risque pour la santé.
Si on veut parler des micropolluants et sensibiliser, voire effrayer les consommateurs, il faut prendre en compte toutes les substances qui sont susceptibles d’être absorbées par le corps, et pas seulement celles qui pourraient être ingérées en buvant de l’eau.
Les micropolluants sont des substances organiques ou inorganiques présentes dans l’eau à des concentrations de l’ordre de1 nanogramme par litre (10-9g /l = 0.000‘000‘001 g/l) ou même de 1 picogramme par litre (10-12g = 0.000‘000‘000‘001 g/l). Les micropolluants peuvent être d’origine anthropogène (industrie, médecine, agriculture, trafic routier) ou naturelle (uranium, radon). On peut également trouver dans l'eau de faibles concentrations de substances minérales naturelles ou des oligo-éléments comme le fer ou le silicium, qui ne sont pas nocifs.
La présence d’une substance ne dit pas grand chose sur les risques encourus. En règle générale, des substances présentes à des concentrations ne dépassant pas quelques microgrammes à quelques nanogrammes sont sans conséquences pour l’homme.
Peu de gens sont capables de faire la différence entre milli, micro, nano et pico. Est-ce que 100ng/L représente plus que 0.1 microgramme/l – et par rapport à 0.000‘000‘1 g/L?
Les comparaisons suivantes aident à comprendre de quoi on parle
En règle générale, les micropolluants ne présentent pas un risque sanitaire pour les consommateurs. Pourtant, la présence de ces substances est clairement indésirable dans l'eau potable, tout comme dans d'autres denrées alimentaires. Les distributeurs d'eau luttent pour une réduction de ces substances dans les eaux et, par conséquent, dans l'eau potable.
Les distributeurs d'eau, les Autorités et les Associations s'emploient activement à protéger les ressources en eau. La SSIGE exige que, dans les eaux souterraines, la concentration soit limitée à 0.1 µg/L pour toutes les substances de synthèse et leurs métabolites, que l’utilisation de produits phytosanitaires soit aussi interdite dans les zones de protection S2 et S3 et que l’homologation de nouveaux produits de traitement des plantes soit plus difficile.
L'eau potable doit subir le moins de traitements possible. Pour que cela perdure, il est essentiel de préserver les ressources. Les substances indésirables ne devraient pas entrer dans le cycle de l'eau et, lorsque c'est le cas, elles devraient en être éliminées le plus tôt possible. Des stations d'épuration capables de retenir les micropolluants sont un pas dans la bonne direction. Une protection efficace des ressources en eau est plus que jamais nécessaire. Chacun peut contribuer à la bonne qualité de l'eau en modérant sa consommation et son rejet de médicaments, de produits chimiques ou de lessives.
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