La Suisse possède d’abondantes ressources en eau, qui perdureront malgré les changements climatiques. En été cependant, le débit des rivières et des ruisseaux sera plus faible qu’actuellement. De plus, les épisodes de sécheresse deviendront encore plus fréquents et s’allongeront. Certaines régions pourront alors subir des pénuries d’eau temporaires. Le rapport de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) sur la sécurité de l’approvisionnement en eau et la gestion de l’eau présente des solutions possibles. Il montre l’évolution de la consommation d’eau et des ressources hydriques disponibles en Suisse jusqu’en 2050. Il attire également l’attention sur les conflits qui pourront surgir lors de pénuries. Enfin, il traite des implications sur le plan international de l’utilisation de l’eau en Suisse. Le Conseil fédéral a adopté ce rapport, avec ses recommandations, en réponse aux postulats Rieder (18.3610) « Rapport de base sur la sécurité de l’approvisionnement en eau et sur la gestion de l’eau » et Graf (20.3429) « Gestion intégrée des eaux en Suisse » et octroyé les mandats correspondants.
La Confédération recommande aux cantons d’adopter une gestion régionale des ressources hydriques. Ces derniers doivent établir les quantités d’eau disponibles dans les rivières, les lacs et les eaux souterraines d’une région, de même que les quantités dont les ménages, l’industrie et l’agriculture ont besoin pendant un épisode de sécheresse estivale. S’il se révèle que l’eau pourrait se faire rare, une planification soigneuse peut aider à réduire la consommation ou à améliorer le stockage et la répartition des ressources hydriques. La planification régionale de l’approvisionnement en eau potable doit être poursuivie afin que les distributeurs puissent s’entraider en situation d’urgence.
La planification des ressources en eau nécessite de savoir quelles quantités sont utilisées et quand. Or, pour l’heure, il n’existe pratiquement pas de données. Raison pour laquelle l'OFEV est chargé de vérifier quelles données relatives à l’utilisation de l’eau pourraient être relevées facilement à l’échelle nationale. De plus, il doit mettre à la disposition des cantons un socle de connaissances ainsi que des stratégies devant permettre à ces derniers de collecter des données d’utilisation de l’eau d’une façon homogène. Enfin, un projet de recherche doit estimer les besoins en eau futurs de l’agriculture. Par ailleurs, l’Office fédéral de la statistique prévoit d’examiner la faisabilité d’une vue d’ensemble nationale des flux physiques de l’eau dans le système économique et donc aussi des réserves d’eau (comptabilité de l’eau simplifiée).
La Confédération entend désormais obliger les cantons à fournir des rapports sur les épisodes de sécheresse. Ces rapports devront présenter des informations sur les déficits d’eau et les conflits qui en résultent, des mesures de protection en faveur des écosystèmes et des réflexions quant aux adaptations nécessaires avant un prochain épisode de sécheresse. Désormais, les cantons devront aussi rendre compte du nombre de dérogations qu’ils accordent à l’agriculture en cas de nécessité afin d’autoriser des débits inférieurs aux débits résiduels minimaux. Ces nouvelles dispositions entreront en vigueur avec la révision de l’ordonnance sur la protection des eaux.
Les écosystèmes aquatiques doivent devenir plus résilients aux changements climatiques. En effet, des eaux écologiquement intactes sont plus à même de faire face aux changements climatiques et de répondre aux multiples exigences de la société. De plus, les cours d’eau, les étendues d’eau et les eaux souterraines doivent être maintenus ou remis dans un état aussi naturel que possible. Il faut donc les protéger contre les prélèvements d’eau excessifs et contre les contaminations par des substances polluantes et des engrais. À cette fin, les cantons doivent mettre en œuvre les dispositions de la loi fédérale sur la protection des eaux.
Les changements climatiques auront des effets sur l’agriculture en particulier. Par conséquent, les besoins en irrigation doivent être mis en cohérence avec les ressources en eau disponibles grâce à la pratique d’une production agricole adaptée aux changements climatiques et aux conditions locales. Les mesures possibles sont notamment des adaptations touchant à l’exploitation ou aux infrastructures. La politique agricole encourage déjà une irrigation économe grâce à des contributions.
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